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Après les Ptolémées | ![]() |
L'Égypte resta jusqu'à l'époque de Dioclétien
divisée en épistratégies, nomes, toparchies, etc. L'épistratège
était un fonctionnaire romain ayant des pouvoirs civils et militaires. Le
stratège ou nomarque demeura ce qu'en avaient fait les Ptolémées en lui enlevant
ses attributions militaires, un magistrat doublé d'un percepteur; la charge
était triennale et faisait partie de celles dont l'exercice était confié aux
indigènes grecs ou égyptiens.
Ainsi organisée avec sa population quasi cosmopolite de 7 800 000
habitants, dont un million de Juifs , son administration à trois couches
(égypto-gréco-romaine) qui se servait du grec comme langue officielle, son
activité religieuse que le mouvement philosophique n'avait nullement contrariée
En l'an 330 de notre ère, L'Égypte
fut attribuée à l'empire d'Orient), dont elle fit partie jusqu'à l'an 616.
Entre-temps, elle sera devenue chrétienne.
.
Avec Constantin s'ouvre une ère nouvelle. Le
christianisme est devenu en Égypte, comme dans le reste de l'Empire, la
religion de l'État; l'autorité des gouverneurs ou praesides s'efface
devant celle des patriarches. Les
controverses théologiques passent au premier plan et la question religieuse
absorbe les forces vives du pays.
Celle de l'arianisme,
qui divisa la chrétienté pendant plus de deux siècles, remplit tout la règne de
Constantin. On sait que cet empereur, d'abord défavorable à la doctrine d'Arius,
lors du patriarcat d'Alexandre qui fit condamner l'hérésiarque par
le concile de Nicée (325), s'y rallia
complètement au temps d'Athanase que de graves accusations perdirent dans son
esprit. On le représentait comme s'étant opposé au transport des blés d'Égypte
dans la nouvelle capitale de l'Empire.
Après la scission de l'Empire romain, en
Si à ces causes de troubles on ajoute l'effroyable rigorisme
du fisc qui exigeait du numéraire où l'on pouvait s'acquitter en nature, les
honteuses concussions des préfets et de leurs acolytes, la
famine et la peste, on aura une idée de l'Égypte au temps de l'empereur
Anastase (491-518).
Sous le règne de son
successeur, Justin Ier (518-527),
Alexandrie fut en proie aux désordres provoqués par les polémiques des deux eutychéens
Julien et Sévère. Sous celui de Justinien, le sanctuaire
de Philae, dernier reste de l'ancienne religion égyptienne, fut fermé et pillé
par Narsès que
l'empereur avait envoyé contre les Blemmyes. L'Égypte ne sortit pas du régime de fiscalité effrénée ni
des troubles religieux
De l'avènement de Justin II jusqu'à la mort de Phocas (565-610)
nous n'avons à enregistrer que des luttes sanglantes entre les melkites et
les jacobites, les cruautés sans nombre des
empereurs soucieux, semblerait-il, de creuser de plus en plus le fossé qui
séparait l'Égypte de Byzance,
Phocas poussant même
l’imprévoyance jusqu'à édicter l'exclusion des Égyptiens de toutes les places
de l'État et de la province. Les Juifs n'échappent pas à ces persécutions ,mais
ce sont surtout les jacobites que poursuit la haine implacable de
Phocas. C'est tout au plus si dans cette terrible période l'Égypte peut jouir
de quatre ans de repos sous le règne trop court de Tibère II. A la faveur de ce
calme, les différentes sectes de l'eutychéisme se
fondirent en une seule secte en acceptant le corps de doctrine qu'avait
coordonné, le moine Jacobus Baradeos. Dès lors, il n'y eut plus en Égypte que
des jacobites et des melkites.
Sous le règne d'Héraclius, ce gouverneur d'Afrique qui avait
détrôné et mis à mort l'usurpateur Phocas, l'Égypte subit deux invasions :
la première (615) du
roi de Perse, déjà maître d'une grande partie de l'Orient, et que les Juifs et
les jacobites, fatigués de l'oppression byzantine,
reçurent comme un libérateur,
la seconde (639)
d'Amrou, lieutenant du calife Omar. Avec la
complicité de Mokoukos (ou Makaukas), préfet de
quelques définitions :
Arianisme :
L’arianisme
est un courant de pensée des débuts du christianisme, dû au théologien
alexandrin de langue grecque Arius (256-336) dont le point central est la
nature de la trinité chrétienne et des positions respectives des concepts de
« Dieu le père et de son fils Jésus ». L'arianisme
défend la position selon laquelle la divinité du Très-Haut est supérieure à
celle de son fils fait homme.
les Ariens purs
sous la direction d'Aetius, Eunome et Eudoxe de Constantinople. Adeptes de l'arianisme
primitif, ils professaient la doctrine hétérousiate (litt. autre substance),
déclarant que le Fils est dissemblable en tout du Père, d'où leur nom
d'anoméens et d'hétérousiates.
Il y a
aujourd'hui consensus pour réserver le mot d'« arianisme » à Arius
lui-même et à ceux qui ont partagé sa position doctrinale, et pour parler
plutôt d'« homéisme » (et d'« homéens ») quand il s'agit du courant ultérieur
qui a eu une grande influence dans l'Antiquité tardive et au début du Moyen Âge.
A
l'opposé, le groupe homoiousien (en latin homeousianus, qui donne
parfois en français homéousien). Il se prétendait orthodoxe, mais
affirmait sa défiance à l'égard de l'homoousios (consubstantiel),
terme nouveau, non scripturaire, et qu'ils disaient imprégné d'une saveur
sabellienne ; il offrait de lui subsister l' homoiousios, qui signifie seulement semblable en nature au Père.
Homéisme
L'homéisme
constitue une position intermédiaire dans l'arianisme entre les anoméens ou ariens
stricts - qui excluent toute ressemblance entre le Père et le Fils - et les
homoïousiens - pour lesquels le Fils est semblable en nature au
Père : pour
les homéens, le Fils est simplement semblable
(en grec όμοιος / hómoios) au Père, sans
préciser de quoi relève cette similitude. Cette position - celle
d'Eusèbe de Nicomédie - en même temps que cette similitude du Fils avec le
Père, affirme l'inégalité des personnages de
Nestorianisme
Le
nestorianisme est une doctrine se réclamant du christianisme et affirmant que deux personnes, l'une divine, l'autre
humaine, coexistaient en Jésus-Christ. Cette thèse a été à l'origine
défendue par Nestorius (né vers 381 - mort en 451), patriarche de
Constantinople (428-431). Le nestorianisme devient une variante du
christianisme après la condamnation de Nestorius. Les Nestoriens rejettent les
formulations dogmatiques issues du concile d'Ephèse et des conciles suivants.
Le nestorianisme est une des formes historiquement les plus influentes du
christianisme dans le monde durant toute la fin de l'Antiquité et du Moyen Âge
à partir de ses bases à l'ouest de l'empire perse. Les Églises héritières de ce
courant du christianisme oriental sont actuellement certaines communautés
chrétiennes de l'est de l'Anatolie et du nord de
Monophysites :
Le monophysisme
(du grec μονο [mono] une seule et φυσις [füsis] nature) est une
doctrine christologique apparue au Ve siècle dans l'empire
byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d'Alexandrie.
Cette approche
tente de résoudre les contradictions de la foi nicéenne concernant la nature du
Christ. La doctrine chrétienne s'est construite à l'origine autour du symbole
de Nicée, c'est-à-dire la reconnaissance de la consubstantialité du Père
et du Fils, tout comme de la nature humaine du Christ. Les monophysites, en revanche, affirment que le
Fils n'a qu'une seule nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant
absorbé sa nature humaine. En cela le monophysisme s'oppose au nestorianisme.
Cette doctrine a
été condamnée comme hérétique lors du concile de Chalcédoine en 451, tout comme
la doctrine opposée. Selon ce concile, Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et
vrai homme en « une seule personne et deux natures, sans confusion ».
Malgré cela, sous l'impulsion de personnages tels que Sévère d'Antioche, le monophysisme continue de se
développer dans les provinces byzantines de Syrie et d'Égypte auprès des
populations coptes tout au long du VIe siècle, jusqu'aux
invasions perses puis arabes au tout début du VIIe siècle. Il fut
également responsable du premier schisme entre Rome et Constantinople en 484.
Formes du
monophysisme
Le monophysisme eut diverses formes :
- l’eutychianisme
: monophysisme original prôné par Eutychès
(les autres formes en dérivent) ;
- l’agnoétisme,
né d'une tentative faite en 536 par Themistius,
diacre d'Alexandrie, pour séparer le monophysisme de l'eutychianisme et le
rapprocher de l'orthodoxie. Les agnoètes ne croyaient pas à la déification
complète de la nature humaine, et prétendaient que Jésus n'avait pas possédé
tous les attributs de la divinité, notamment l'omniscience ;
- le théopaschisme,
pour qui Dieu le Verbe a éprouvé la douleur et la mort dans sa divinité ;
- le phtartolâtrisme,
ayant à sa tête Sévère, ancien évêque
d'Antioche, enseignait que Jésus a pris un corps semblable en tout au nôtre, et
sujet, par conséquent, aux mêmes affections, et que la divinité unie en lui à
l'humanité constituait une seule nature complexe ;
- l’aphtartodocétisme
des disciples de Julien, ancien évêque
d’Halicarnasse, dont la thèse de l’incorruptibilité du corps du Christ avant la
résurrection ne fut probablement pas sans influence sur la christologie du Coran. Les aphtartodocètes
prétendaient que si Jésus a été soumis aux besoins physiques de la nature
humaine, ce n'était pas, comme nous, par nécessité, mais de son propre gré. Il
paraît donc qu'ils n'attribuaient au Christ qu'une apparence de corps, comme
les docètes, opinion partagée à cette époque, par un grand nombre d'orthodoxes,
et qu’adopta l'empereur Justinien sur la fin de son règne ;
- le trithéisme
(à partir de 560) qui considérait les trois personnes de
Jacobites :
Les
racines de l'Église syriaque orthodoxe sont à rechercher dans les disputes
christologiques qui émaillent l'Antiquité tardive. Les monophysites ne
reconnaissent qu'une seule nature au Christ, la nature divine tellement
supérieure à la nature humaine qu'elle l'a absorbée. Un concile œcuménique est
convoqué en 451 à Chalcédoine. Celui-ci tranche: le Christ est à la fois
pleinement homme et pleinement Dieu. Le monophysisme est condamné. Si cette
déclaration satisfait l'Occident, elle suscite beaucoup d'opposition en Orient.
En Syrie, l'opposition au concile de Chalcédoine est menée par le patriarche
Sévère d'Antioche et l'évêque Philoxène de Mabboug. Au VIe siècle, l'impératrice Théodora soutient
les Syriaques. Elle fait nommer deux évêques Syriaques dont Jacques Baradée qui
occupe le siège d'Édesse de 542 à 578. Il parcourt l'Asie Mineure et
Melkite :
L'Église
grecque-catholique melkite, Église grecque-melkite catholique ou Église
catholique melkite est une des Églises catholiques orientales. Le chef de
l'Église porte le titre de Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient,
d'Alexandrie et de Jérusalem des Melkites, avec résidence à Damas en Syrie
(titulaire actuel : Sa Béatitude Grégoire III Laham depuis 2000).
Le titre de
Patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par
quatre autres chefs d'Église.
On appelait
melkites les chrétiens de Syrie et d'Égypte qui avaient accepté les définitions
du concile de Chalcédoine (451) sur les deux natures, humaine et divine, du
Christ. C'était là un sobriquet qui, tiré du syriaque malka (« le
roi »), les désignait comme des « royalistes » ou des
« valets de l'empereur » ; leur attitude théologique était, en
effet, celle de l'empereur de Byzance, tandis que leurs adversaires, les monophysites,
rejetaient la christologie définie à Chalcédoine et ne croyaient qu'à une seule
nature en Jésus-Christ. Le terme de melkites, qui à l'origine se rapportait aux
chrétiens d'Égypte, s'applique ensuite à tous les chalcédoniens du
Moyen-Orient, et finit par désigner les fidèles des patriarcats d'Alexandrie,
de Jérusalem et tout spécialement d'Antioche.
La communauté
melkite se recrutait principalement dans les colonies grecques d'Orient et
parmi les populations arabisées d'Égypte et de Syrie. Elle adopta le rite
byzantin, ce qui la conduisit à prendre le parti de Michel Cérulaire,
patriarche de Constantinople, quand il se sépara de Rome en 1054. Mais, au
cours des siècles qui suivirent, les patriarches d'Antioche s'efforcèrent de
renouer […]
Les Blemmyes :
Les Blemmyes,
sont une tribu nomade nubienne qui au IIIe siècle habitait au
sud-ouest de l'Égypte, elle soutint le tyran Firmus, puis s'empara de Ptolémaïs et de Coptos au temps de
Probus. On finit par les réduire.
Les récits
populaires notamment ceux de Pline l'Ancien, les décrivent comme sans tête,
sans cou, et possédant les yeux et la bouche sur la poitrine.
Les Ababdehs
modernes pourraient descendre de cette tribu.
Concussion :
Une concussion
(du latin cocussio ; de concussum, supin de concussere :
secouer) est, au sens étymologique du terme, une secousse, un ébranlement. Au
sens propre, il s'agit aujourd'hui d'une malversation dans l'exercice d'une
fonction publique, particulièrement dans le maniement des deniers publics.